Formation des volontaires Unis-Cité « Cinéma et Citoyenneté »

En partenariat avec le CNC, l’association nationale de service civique Unis-Cité met en place une mission  « Cinéma et citoyenneté » pour les jeunes de 16 à 25 ans. Pour les volontaires, cette mission consiste à animer des ciné-débats dans les collèges et les lycées, parfois dans des EHPAD ou centre sociaux, pour débattre avec les publics de ces structures sur des enjeux de société, et se réunir autour du cinéma. 

Chaque année, les volontaires des antennes de Bourges, Tours et Orléans sont formés le temps de deux journées par des professionnels du cinéma pour développer leurs compétences en analyse filmique, les aiguiller dans leurs techniques d’animation de ciné-débat, et leur permettre d’acquérir les fondements techniques du tournage et du montage audiovisuel. En tant que pôle régional d’éducation aux images, Ciclic Centre-Val de Loire accompagne ce module de formation depuis 2017.

Comment animer un ciné-débat ?

Dispensées en novembre, en amont de leurs premières interventions en établissements, ces journées de formation données tour à tour dans les trois antennes Unis-Cité ont permis aux volontaires d’acquérir ou de se remémorer quelques outils nécessaires à l’analyse filmique, afin de dépasser la critique thématique et de pouvoir aborder un film sur le plan artistique. Suzanne de Lacotte, responsable médiation du festival Cinéma du Réel et formatrice cinéma, a ainsi introduit en première partie de journée quelques grandes notions d’analyse cinématographique à partir d’extraits de films : échelle de plan, cadrage, mise en scène, etc.

L’après-midi fut quant à elle consacrée à une mise en situation d’animation de ciné-débat : à partir du visionnage de plusieurs courts-métrage, les participants étaient invités à proposer une programmation cohérente, à justifier celle-ci et à lancer des pistes de débat pour un public.

Zoom sur une journée « Tournage/Montage », à l’antenne Unis-Cité de Tours

Encadrés par le réalisateur et formateur cinéma Mallory Grolleau, les jeunes volontaires ont, le temps d’une journée, découvert ou approfondi leurs connaissances sur la réalisation d’un film. 

« Comment fait-on un film ? » : du germe de la première idée, à la distribution et la diffusion, la matinée a été source de mise au point sur les grandes étapes chronologiques jalonnant la fabrique d’un film. Mallory Grolleau est intervenu sur les différentes phases d’écriture, de recherche de financements, de pré production, de tournage - abordant ainsi les multiples contraintes techniques inhérentes à celui-ci -, mais aussi sur les étapes de postproduction, de distribution et de diffusion : l’occasion pour les volontaires de découvrir la réalité de l’industrie cinématographique dans son ensemble.

L’après-midi était dédiée à la mise en pratique, à travers un exercice « tournage-montage ». À partir d’une trame scénaristique donnée par le formateur, et d’un genre cinématographique au choix parmi la romance, la science-fiction, et le film de gangster, les volontaires, divisés en deux groupes de quatre, avaient trois heures pour finaliser l’écriture, tourner quatre à cinq plans maximum, et monter leur séquence sur un logiciel de montage. Deux jeunes de chaque groupe étaient aux postes techniques, tandis que deux autres étaient acteurs. Cette journée riche et dense a permis à certains de vivre une première expérience derrière ou devant la caméra, et à d’autres de s’exercer à nouveau. De quoi alimenter leurs idées créatives et leurs savoir-faire techniques pour le festival Tête à Clap !, festival de court métrage interne à Unis-cité auxquels les jeunes participent cette année.

Témoignages de l’équipe de volontaires Lola, Clélie et Adelphe

Pour Lola, le choix de rejoindre la mission « Cinéma et Citoyenneté » était motivée par son envie de rester proche du milieu du cinéma après sa licence art du spectacle. Il était aussi fondé sur son désir de vaincre sa peur de parler devant un large public.

Même chose pour Clélie, qui s’est tournée vers cette mission après une école de cinéma : « le service civique me permettait de rester dans le milieu, et d’avoir plus confiance en moi pour parler en public ».

Pour Adelphe, c’est l’alliance du social et du culturel qui a encouragée sa candidature, avec toujours cette volonté d’accroître l’aisance face à la prise de parole publique : « Même si je voulais travailler dans le social, ça me terrorisait un peu de parler devant des gens, j’ai vu le service civique comme une bonne occasion de travailler cela ».

Cette mission lui permet aussi de renforcer sa cinéphilie : « Le service civique et ces formations me permettent d’accéder à des notions cinématographiques, ça me donne les clés pour comprendre à quel point c’est un sacré boulot, et à quel point il y a des choses qui se transmettent par les images, des choses auxquelles j’étais totalement insensible avant, qui m’ennuyaient parfois. Ça a eu un gros impact là-dessus ! Je regarde beaucoup plus de films maintenant qu’avant le service civique, et je regarde des films que je connaissais déjà, pour les voir autrement ».